HARCELÉ(S)

Agressions physiques, insultes, humiliations, menaces, racket, les formes sont différentes mais la finalité est toujours la même. Pour certains, « c’est juste un jeu. Pour ceux qui le subisse, une situation insupportable.
Alors que le phénomène touche un enfant sur dix, au collège et en primaire, personnels éducatif, adultes ont tendance à le minimiser ou à l’occulter, avec des conséquences parfois dramatiques.
Ce sont les histoires de ceux que l’on appelle « les têtes de turc », ceux que l’on a trouvé trop sérieux, trop doué, trop gros, trop maigre ou pas assez cool, pas assez mas élevé… il n’y a pas de trop ou de pas assez, juste des enfants victimes d’autres d’enfants.
Ces enfants pour qui aller à l’école devient une torture.
© Virginie PLAUCHUT
Le travail de Virginie Plauchut autour du harcèlement scolaire et de ses conséquences tragiques vise à décrire ce phénomène violent du point de vue des sujets. Il s'agit pour l'artiste d'aborder cette thématique avec délicatesse et empathie, en tâchant de permettre à l'enfant qui a été victime de pressions de pouvoir exprimer la façon dont il les a ressenties, l'univers dans lequel elles l'ont enfermé brutalement. Une jeune fille veut traduire le sentiment de suffocation qui caractérise pour elle sa phobie scolaire, conséquence directe du harcèlement ; un jeune garçon met en image son impression de devenir une boule de papier, l'objet avec lequel il est harcelé. Un par un, les sujets se prêtent au jeu cathartique de la mise en scène, en collaboration avec l'artiste, dans le cadre intime de leur chambre. Chaque portrait est la transcription en image à la fois d'une souffrance et d'un combat.
Pour ponctuer ce travail sur les victimes et ex-victimes de harcèlement en milieu scolaire, Virginie Plauchut mène un projet parallèle et complémentaire sur les enfants disparus du fait du même phénomène actuel. Ces enfants, qui ont donné fin à leurs jours suite à des pressions trop importantes par leurs camarades, prennent également part au projet photographique « Harcelé(s) ».
© Matilde ALSINA
Finalisation de la série dans le cadre de la Résidence de création à Carcassonne avec le GRAPH/CMI.
Un grand merci à Éric et Julie pour leur confiance, à Matilde pour son appui et à tous les gens qui de près ou de loin se sont investit dans ce projet.